Aphantasie : Je n'ai pas d'image dans la tête, et alors ? - Arts visuels

Aphantasie : Je n’ai pas d’image dans la tête, et alors ?

par | Fév 3, 2021 | 4 commentaires

Vous êtes-vous déjà demandé si votre voisin imaginait de la même façon que vous ? La visualisation mentale n’est pas une norme.
Photo abstraite par Jr Korpa
Photo par Jr Korpa

« Maman, j’arrive pas à m’endormir ! »
« Compte les moutons mon fils, tu verras ça fonctionne pour tout le monde. »

Quand j’étais enfant, moi aussi je comptais les moutons pour m’endormir. Pas comme dans les dessins animés, non, je n’ai jamais vu les moutons sauter la haie. Je comptais les yeux fermés, en silence et dans le noir, jusqu’à ce que la fatigue m’emporte. Je n’ai jamais questionné cette incapacité, je ne savais même pas que c’en était une. Pour moi, tout n’était que métaphore, personne ne « voyait » réellement des choses les yeux fermés. Comment aurais-je pu penser le contraire, c’est une expérience personnelle et difficile à expliquer.
J’ai découvert il y a deux ans que cette incapacité avait un nom : l’aphantasie.
Une simple vidéo YouTube, d’une artiste anglaise, expliquant ce qu’est l’aphantasie et comment cette condition affecte son travail d’artiste, a suffi à me faire découvrir que ce que je pensais être une normalité était en fait une particularité.
Ce trouble est décrit comme l’incapacité à former consciemment des images mentales. Pour vulgariser, aucune image possible les yeux fermés, c’est le noir complet. J’ai le « cerveau aveugle ».
Méconnu malgré une estimation de la population mondiale atteinte de 2 à 3 %, l’aphantasie est souvent comparée à un manque, une tare voire un handicap. Or, le monde d’un aphant (nom anglais non-officiel donné par la communauté, traduit aphantasique en français) est juste différent.

a-phantasia

Cette incapacité a été évoquée pour la première fois comme un « phénomène » à la fin du 19ᵉ siècle par Francis Galton. Ce n’est pas avant 2015 que le Professeur Adam Zeman, spécialisé en neurologie cognitive et comportementale de l’université d’Exeter, publie les résultats d’une première étude sur ce trouble avec son équipe. Basé sur un cas reporté en 2010, où un patient avait signalé la perte de sa capacité de visualisation mentale suite à une opération du cœur, ce projet de recherche détaille plusieurs tests ainsi qu’un questionnaire réalisé par 21 individus. Le bilan est incontestable, la visualisation mentale n’est pas une norme. C’est par cette étude que le nom aphantasia (traduit aphantasie) du grec « phantasia » l’imagination, et du préfixe « a- » sans, est défini.

Il a donc fallu qu’un homme perde cette capacité pour se rendre compte que celle-ci existe. Suite à ça, la presse, principalement anglophone, a commencé à en parler ici et là sans vraiment rentrer dans les détails. En France, seulement quelques articles ont vu le jour. Bien que le milieu scientifique s’y intéresse davantage aujourd’hui, il n’est pas simple de trouver des documentations scientifiques claires sur l’aphantasie. Grâce aux nouveaux moyens de communication disponibles de nos jours, de plus en plus de gens prennent conscience de l’existence de l’aphantasie, qui arrive timidement aux oreilles du grand public.
La majorité des connaissances sur ce trouble résident en chacun de nous. Ce sont nos vies, nos ressentis, nos expériences et nos témoignages qui permettent de saisir l’impact et l’étendue de l’aphantasie. Que ce soit sur YouTube, Twitter ou Reddit, les voix se font entendre et les gens témoignent.


meme sur l'aphantasie

Un trouble propre à chacun

Bien que les recherches autour de l’aphantasie se tournent principalement sur la capacité ou non de provoquer des images mentales, les témoignages, eux, montrent une réelle diversité sur l’impact de l’aphantasie sur l’esprit. En effet, la définition se limite à la “vue”, mais pour beaucoup cette incapacité s’étend à bien plus.

Je me souviens du jour où j’ai réalisé que ce trouble était bien plus présent que je ne le pensais. J’étais à la terrasse d’un bar avec des amis, où l’on refaisait le monde comme à notre habitude. J’en ai donc profité pour parler de l’aphantasie avec eux, c’était la première fois qu’ils entendaient parler de ce trouble et j’ai donc eu droit à toutes les questions habituelles liées à cette découverte. Les mêmes que vous vous posez sûrement en lisant ces lignes :“ Tu l’as découvert comment ?”, “Est-ce que tu rêves ?”, “Mais, tu es né comme ça ?”, “C’est pas compliqué comme situation ?”, “Tu as cherché un remède ?”, …
Ces questionnements n’étant pas nouveaux pour moi, j’étais apte à leur répondre, jusqu’à ce que la conversation dérive. En parlant, nous avons créé une sorte d’exercice de pensée et de réflexion autour du sujet. Ce jour-là, une simple conversation a réussi à soulever un tas de nouvelles interrogations. J’ai par exemple appris que l’expression “avoir une musique dans la tête” n’était pas qu’une parole en l’air. Pour information, ce que je considère moi comme « avoir une musique dans la tête », c’est juste de ne pas pouvoir m’empêcher de la chanter à haute voix. Oui, non seulement mon esprit est aveugle, mais il est aussi sourd. Génial.
Autant dire que cette révélation a provoqué la même détresse que j’avais ressenti à la découverte de l’aphantasie. J’adore la musique, et savoir que la plupart des gens sont capables d’en “écouter” dans leur esprit, c’était tout simplement déroutant.
Par la suite, j’ai approfondi mes recherches : définir l’aphantasie par une règle binaire de capacité ou d’incapacité est aujourd’hui dépassé, parler de spectre est plus correct. L’aphantasie ne s’arrête pas à l’image, elle peut s’étendre à tous les sens et avec une intensité variable. Pour ma part, mon aphantasie touche l’intégralité des sens mentaux : pas de visualisation mentale, de sonorisation ni de simulateur mental de toucher, d’odeur ni de goût. Sur une échelle de 1 à 10, je suis à 0. J’ai seulement mon monologue intérieur, vous savez la petite voix avec qui vous pouvez réfléchir. Si on prend, par exemple, le souvenir d’un proche, je ne peux provoquer aucune image liée à son visage ou son physique, je ne peux pas entendre sa voix, ressentir son odeur familière ou revivre un dialogue avec lui. Je ne peux pas non plus le revoir jeune. En revanche, je suis capable de réfléchir dans ma tête, retrouver des informations et des faits basiques. Je reviendrai sur le fonctionnement de ma mémoire un peu plus tard.

Voici un sondage effectué par un utilisateur Reddit sur le r/Aphantasia avec 1500 participations cherchant une répartition du spectre de l’aphantasie :

  • L’aphantasie standard est celle qui correspond le plus à la définition de base. Uniquement la visualisation est touchée.
  • L’aphantasie intermédiaire, la mienne, s’étend à tous les sens, mais le monologue intérieur fonctionne.
  • L’aphantasie avancé inclut aussi le non-fonctionnement du monologue intérieur.
  • Autres regroupe les votants ne se trouvant pas sur le spectre de l’aphantasie.
Aphantasie : Je n’ai pas d’image dans la tête, et alors ? - graph

Ce que montre ce sondage c’est que sur presque 1300 aphantasiques, une division en 3 principaux groupes à parts quasi égales est déjà possible. Il va sans dire que chacun d’eux peut aussi être divisé en sous-groupe. C’est pourquoi parler de spectre d’aphantasie permet de mieux comprendre l’étendu de celle-ci. Mon aphantasie n’est pas l’aphantasie de tous.
En réalisant que le monologue intérieur n’était pas fonctionnel pour tous, j’ai pu me mettre à la place des non-aphantasiques ; réaliser qu’une capacité que l’on pensait acquise à tous peut être inexistante chez certains est aussi inattendu que l’inverse !

Génétique ou accidentel ?

“Mais, tu es né comme ça ?” est une question qui revient très souvent.

Pour être honnête, je n’ai pas la réponse et les diverses études déjà menées non plus. Bien que le premier cas étudié avait signalé l’apparition du trouble suite à une opération, il est aujourd’hui établi que l’aphantasie peut aussi être d’origine génétique. Voici un sondage effectué sur presque 1500 personnes aphantasiques questionnant l’origine supposée de leur trouble :

Aphantasie : Je n’ai pas d’image dans la tête, et alors ? - Graphique

Les résultats présentés ici nous donnent un bon ordre idée et malgré une large part d’incertitude, on note la domination d’une origine dès la naissance. En se basant sur les commentaires du sondage, on peut envisager qu’une partie des incertains n’ont pas voulu voter “naissance” car ils n’écartent pas la possibilité que leur trouble soit le résultat d’un traumatisme.
Plusieurs questions découlent d’un sondage comme celui-ci, par exemple :

  • Si l’aphantasie est génétique, est-elle un trouble moderne ?
  • Quelle importance la visualisation a-t-elle dans le développement humain ?
  • L’aphantasie d’origine traumatique est-elle la même que celle d’origine naturelle ?

Des questions qui ne resteront pas sans réponses puisque la recherche continue de progresser sur le sujet, c’est pourquoi des articles comme celui-ci sont importants. Nous n’avons tout simplement pas besoin de connaître son origine pour admettre son existence.

Un lien complexe avec la mémoire

J’ai souvent dit que j’avais une mauvaise mémoire. Maintenant, je me rends compte que ça revenait un peu à résumer un film par sa bande-annonce, ma mémoire n’est pas mauvaise, elle est juste différente.

Je vais d’abord commencer par rappeler rapidement les 5 types majeurs de mémoires : la première, la mémoire à court terme, est la mémoire de l’instant (aussi appelée mémoire de travail). Nous la sollicitons en permanence, par exemple pour retenir un numéro de téléphone le temps de le composer. Nous avons ensuite quatre mémoires à long terme : la mémoire sémantique qui regroupe des faits et des concepts théoriques constituant une base de connaissances, un magasin d’informations. L’épisodique qui, quant à elle, permet de se souvenir des événements vécus avec leur contexte ; elle permet théoriquement de voyager mentalement dans le temps et de se projeter dans le futur. Enfin, nous avons la mémoire procédurale qui permet les automatismes inconscients, ainsi que la mémoire perceptive qui est liée aux sens.

Dans mon cas, si je prends ma mémoire épisodique, je suis censé pouvoir me replonger dans des souvenirs passés et les revivre … Eh bien non. Comme mon aphantasie bloque ma capacité de visualisation mentale, je n’ai aucun moyen d’accéder à mes souvenirs. En effet, les perceptions visuelles représentent 80% des informations transmises au cerveau ; je reçois ces informations, mais aussitôt enregistrées, elles ne sont plus accessibles.
Pour compliquer les choses, je n’ai pas de mémoire autobiographique. Je peux globalement vous citer les éléments clés de ma vie, mais ils seront vagues et je ne pourrais pas les détailler. Je sais qui je suis, d’où je viens, ma mémoire sémantique ayant enregistré ces informations, mais je n’ai pas accès à mes souvenirs. Si un proche me raconte un moment que l’on a partagé, il est possible que des brides me reviennent ou que je me reconnaisse dans ce qu’il me raconte, mais je ne revis pas réellement ce souvenir. Tout n’est que concept, une compréhension très floue d’un vécu. Aujourd’hui, les anecdotes que j’ai sur ma vie viennent de mes proches, qu’ils m’ont raconté encore et encore, et que j’arrive à ressortir lors d’une conversation.
Un exemple concret : quand j’étais enfant ma maison a brûlé. Un événement plutôt traumatisant dans la vie d’un enfant, qui devrait donc être gravé dans ma mémoire … Encore perdu ! J’ai beau en avoir conscience, je ne suis pas capable de retrouver les souvenirs liés à cet événement. Je ne me souviens pas d’images impressionnantes ou de l’âge auquel cela s’est produit, ni même de l’émotion que j’ai pu ressentir. C’est juste un fait, connu de ma mémoire, sans aucun souvenir rattaché. Je ne peux qu’établir des suppositions sur mes ressentis.

Enfin, les photos ont un rôle particulièrement important. Capturer des images concrètes de ma vie, c’est un peu ce que mon cerveau n’est pas capable de faire. Si une photo de moi me fait sourire et me montre l’émotion que j’étais en train de vivre à un moment précis, elle ne provoque pas pour autant la réminiscence du souvenir. Par ailleurs, l’unique moyen pour moi de revoir un proche décédé passe par la photo, elle devient le souvenir. On pourrait donc penser qu’avec le temps, j’aurais dû développer une dépendance à la photo, dans l’espoir d’immortaliser tout ce que je vis. Je dirais que c’est plutôt l’inverse, je ne cherche pas à capturer un moment, car je sais pertinemment que dans quelques mois ou années, je ne me souviendrais plus du contexte de cette photo. C’est un peu un raccourci, mais je ne reconnais pas l’homme que je vois sur les images. Je sais que c’est moi et ça s’arrête là.

Étant en couple depuis un peu plus d’un an, j’ai pu aussi observer les effets de ce trouble sur ma relation. Nous avons participé avec mon compagnon à l’émission Ça commence Aujourd’hui sur France 2. Nous y développons ce que c’est d’être aphantasique avec une mémoire comme la mienne, comment cela affecte notre quotidien. En voici un extrait :

Lien vers le replay

Pour résumer mon rapport avec la mémoire, je ne vis que dans l’instant présent. Je ne me replonge jamais dans des souvenirs joyeux (ou malheureux), je ne me projette pas non plus dans un quelconque futur, mais je profite pleinement de ma vie, là, maintenant.

Attention, bien que j’effectue le lien entre mon aphantasie et ma mémoire, les deux sont tout à fait dissociables. Être aphantasique n’implique pas ne pas avoir de mémoire autobiographique.

La vie d’un Aphantasique est-elle plus compliquée ?

C’est une question délicate. Comme l’aphantasique a une capacité en moins, forcément, sa vie doit être plus dure qu’un non-aphantasique !

Heureux de vous l’annoncer, notre vie n’est pas plus compliquée. Nous nous sommes adaptés et nous avons développé, inconsciemment, des méthodes nouvelles et propres à chacun. La majorité des aphantasiques découvrent l’existence de ce trouble, et donc la possession de celui-ci, à un âge « avancé ». Nous sommes donc déjà des personnes développées et ayant vécu tout un tas de choses. Sans connaître ce trouble, comment pourrions-nous affirmer que notre vie est différente des autres ? Nous ne sommes pas constamment handicapé par ce dernier, et même s’il peut être gênant et devenir une épreuve à surmonter, c’est rarement plus compliqué que ça.

On peut cependant pointer du doigt un moment de la vie où être aphantasique complexifie possiblement les choses : l’école.
Au même titre que les troubles « DYS » (troubles cognitifs spécifiques) affectent l’apprentissage, l’aphantasie doit avoir une certaine influence sur l’éducation d’un enfant. L’école n’étant pas préparée à ce trouble, un enfant aphantasique peut tout à fait prendre du retard sur la lecture ou l’écriture. Je prends mon exemple, je lis très peu de livres. Ne me projetant pas du tout dans les histoires par manque de visualisation, je n’ai jamais appris à aimer ça. Quand un exercice de lecture me demandait de parler d’un bouquin, j’en étais tout simplement incapable. En lisant un livre, seulement les concepts, les principes, le sens des mots et des phrases me parviennent, mais je n’ai pas de représentation avec les émotions associées. Il m’est donc très compliqué d’en faire une critique constructive sans avoir le texte sous les yeux. Je peux exprimer ce que j’ai ressenti pendant la lecture ou encore si j’ai aimé, mais je ne peux pas justifier mes arguments.
Un autre exemple : quand vous voyez l’adaptation d’un livre en film, il est possible que vous soyez perturbé par l’apparence de tel ou tel personnage, car ce n’est pas comme ça que vous l’imaginiez. Pour ma part, c’est plus un « c’est donc à ça qu’il ressemble » qui se produit. Le film devient donc ma référence visuelle.
L’éducation, le système scolaire français, se basent notamment sur le par cœur, or pour moi c’était très compliqué. On notera aussi que plusieurs études ont établi qu’un aphantasique aurait plus tendance à se diriger vers une filière dite « scientifique » qui se centre plus sur la logique et moins sur la mémoire. C’est exactement ce que j’ai fait, sans vraiment m’en rendre compte, je suis allé là où j’avais des facilités.


« Dans une classe, chaque enfant est unique. Il faut adapter les méthodes, travailler sur toutes les mémoires et offrir un maximum d’opportunités. Associer plusieurs matières entre elles pour que, peu importe le fonctionnement de l’enfant, il parvienne à créer des liens. Être formé sur les différents troubles est primordial pour fournir la meilleure éducation possible. »

Armelle, professeure des écoles

En lien avec ma mémoire, je peux affirmer que ça n’a pas toujours été facile. N’ayant jamais fait le rapprochement entre l’aphantasie et mes problèmes de réminiscence, je ne pouvais pas expliquer ce qu’il se passait. Quand une amie très proche se trouvait vexée car j’avais oublié une confession intime dont moi seul avait connaissance, je ne pouvais que me blâmer. « Comment ai-je oublié ça, ce n’est pas une information qu’on oublie ! ». Je devenais mon propre bourreau, je me reprochais d’oublier des pans entiers de ma vie, de ne pas être capable de m’expliquer lorsque que l’on me confrontait sur une de mes actions passées. Il a fallu qu’enfin je découvre le monde de l’aphantasie pour comprendre petit à petit le pourquoi du comment du fonctionnement de mon cerveau. C’est seulement en comprenant mon fonctionnement que j’ai pu trouver des solutions et m’accepter pleinement.

Évidemment, tout ce que je vous raconte n’est qu’un condensé de ce que je peux lire sur internet ou avoir personnellement vécu. Pour moi, l’aphantasie n’est pas une souffrance, bien au contraire. J’ai appris à y voir la beauté d’un monde légèrement différent de celui des autres.

“Notre esprit est étonnant et sa différence en fait sa beauté”

Cette citation d’un utilisateur Reddit conclut parfaitement cet article. L’aphantasie n’est pas une maladie, elle ne rend pas la vie difficile, ce n’est pas comparable à la maladie d’Alzheimer ou à un handicap comme j’ai pu le lire sur internet. Selon moi, il est impératif d’éduquer et de partager nos expériences ! Aujourd’hui, je vous ai présenté un trouble avec mes mots, mais il y a encore tant de questions auxquelles je n’ai pas répondu ; tant de belles choses à raconter sur ce phénomène pas si terrible qu’est l’aphantasie. Je finis donc avec les paroles de l’homme grâce à qui tout a commencé :

« Je ne pense vraiment pas que c’est une bonne façon de voir les choses, pour moi l’aphantasie est une variation intéressante de l’expérience humaine »

Professeur Adam Zeman

Matthieu Munoz
Webmaster du site Le Candide